Ce dernier article de la série « entrepreneurs et innovateurs sociaux au SOIA Europe » illustre la richesse des rencontres et des idées échangées au Social Innovation Assembly d’Amsterdam, en novembre 2013.

Étaient notamment présents Daniel Truran, collaborateur de EBBF, une association d’inspiration ba’hai promouvant « l’engagement personnel dans un travail qui ait du sens » (traduction libre), et fondateur d’une agence de conseil, Richard Aubry, fellow Ashoka et chercheur à Stanford Business School, ainsi que Harry Hummels, un banquier hollandais, engagé, élégant et non conventionnel.

Daniel TruranRick AubryHarry Hummels

Des personnalités très engagées dans le monde des affaires.

Le constat partagé était ici la nécessité pour l’entrepreneuriat social d’un environnement qui facilite son développement. Les législations ne sont pas égales en Europe, ainsi que l’a souligné Judit Hildegaard Hajos de la Central Europe Business School, liée à l’Open Society Institute de Georges Soros. Certaines encouragent l’entrepreneuriat social, d’autres le méconnaissent. L’environnement, pour un entrepreneur, c’est aussi les financeurs éventuels. Ici l’expérience du banquier hollandais était éclairante. Mais l’environnement, c’est aussi le milieu humain proche, les réseaux sociaux, voire la famille.

Pour illustrer en conclusion deux positions extrêmes sur l’entrepreneuriat social, nous vous proposons en conclusion la présentation de deux personnalités originales, présentes à l’Assemblée Européenne d’Innovation Sociale : 

Partant du constat que les artistes de rue sont souvent aussi talentueux que ceux qui ont un cadre plus stable ou institutionnel de travail, Book a Street Artist, fondé par Charlotte Specht met en relation les lieux ou personnes pouvant utiliser ces talents avec les artistes de rue.

Charlotte SpechtAvec un beau carnet d’adresses d’artistes, Charlotte pose une question plus générale pour cette approche culturelle de l’entrepreneuriat social :

Comment obtenir les soutiens et les fonds nécessaires au soutien de l’entrepreneuriat social dans ce secteur, sans se positionner en concurrence avec les initiatives qui répondent à des besoins apparemment plus essentiels ? Pour le moment, son activité repose sur un investissement individuel important et financier minimum, donc essentiellement sur la bonne volonté.

 

 

Mais, finalement, l’entrepreneuriat social ne serait-il pas un outil au service du Système et de ses puissants ? C’est la question provocante que pose Filipo Adarrii (ici dans un costume provocateur d’homme de pouvoir) dans le 2e panel du dernier jour de cette assemblée. Filipo dresse un puissant tableau historique de l’État providence né sous Bismarck pour des motifs de stabilité plus que d’humanisme. Cet État providence est actuellement en crise, et peut-être les innovations sociales décrites dans cette chronique contribuent-elles simplement à mitiger la crise du système actuel, dominé par la finance et les réseaux de pouvoir, lui permettant de s’adapter à la situation qu’il a lui même créé ? Dans ce cas, ne vaudrait-il pas mieux laisser la crise se développer pleinement ? Les réflexions de Filipo Adarrii sont apparues comme une provocation salutaire destinée à nourrir la réflexion.

 Portraits SOIAeu © Pierre Johnson 4/4

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