« L’herboristerie est un métier qui consiste à délivrer des plantes médicinales, toujours de premier choix, récoltée dans l’année (…). » expliquait en 1979 M. Laruelle, un des derniers herboristes de Paris. Il consiste à acheter des plantes à pouvoir médicinal, les préparer et les commercialiser. Les spécialistes de ce métier en voie de disparition avaient, avant-guerre, un pouvoir de prescription.

Cette interview avait été réalisée lors d’une exposition consacrée cette année-là à l’histoire de l’herboristerie à Saint-Quentin-en-Yvelines, permettant d’évaluer les racines et l’importance de ce métier précurseur de la phytothérapie. Grâce aux archives de l’Institut National de l’Audiovisuel (INA) nous pouvons en savoir plus sur l’importance de ce métier quasi-disparu en France (voir vidéos ci-dessous).


L’herboristerie trouve son origine dans les jardins botaniques, avant même le développement de la médecine soignante. On découvre le pouvoir de nombreuses plantes, pouvoir médicinal, mais aussi dangers de certaines d’entre elles.

Histoire de l’herboristerie (partie 1/2)

Suivez ce lien, car le lecteur flash ne marche pas : Partie 1

Voici une synthèse : le métier d’herboriste a été supprimé par décret par le ministre de la santé du régime de Vichy le 11 septembre 1941, alors que 4500 herboristes officiaient encore en France, contre une centaine réellement actifs en 1979, et une poignée aujourd’hui. En Allemagne, il existerait plus de 15 000 herboristes, et plus d’herboristes que de pharmaciens en Suisse.

Pour certains observateurs, le savoir des herboristes a été ainsi confisqué de facto par les pharmaciens et les laboratoires. Seules 148 plantes médicinales sont autorisées à la vente en pharmacie (34 seulement jusqu’en 2008, lorsque leur nombre a été élargi) ou hors pharmacie, mais sans indication thérapeutique. Les herboristes se fournissent actuellement davantage à l’étranger, dans les pays du Sud, qu’en France, même s’il existe des plantes aux principes actifs importants sur le territoire national.

Histoire de l’herboristerie (partie 2/2)

Suivez ce lien, car le lecteur flash ne marche pas : Partie 2

Dans la vidéo ci-dessus (2), l’herboriste commente un mélange fait sur ordonnance personnalisée d’un médecin avec ici du bouleau, de fume-terre, du gui, de l’aubépine, de la racine de fraisier, mélisse, etc.

Le pouvoir de prescription des herboristes a été supprimé en 1941, au profit des pharmaciens. Aucune formation officielle d’herboriste n’existe en France. Auparavant, le diplôme d’herboriste était délivré par les facultés de pharmacie, sur un examen qui consistait à reconnaître entre 150 à 200 plantes, et au moins 110. Une « association pour le renouveau de l’herboristerie » prodigue une formation privée sur deux ans, supposément reconnue par le rectorat, mais cette allégation demande à être vérifiée et précisée. Si vous avez des informations à ce sujet, n’hésitez pas à les ajouter en commentaire ou à nous contacter.

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